***En résidence de création du lundi 3 février au vendredi 7 février 2025, Le Petit Daviers – Cie LOBA à Angers (49)
Spectacle de conte musical – De et par Olivier Lerat (conteur / multi instrumentiste)
La raison du Minotaure aborde dans son arc narratif des thèmes qui peuvent questionner le public adolescent. Droit à la différence et l’inclusivité, notion de harcèlement, image et construction masculine .. etc…
Nous serons dans le cadre d’une première tentative pour restituer au mieux la proposition qui est en construction. Le retour d’un tel public me paraît essentiel pour sentir si cette matière mythologique qui devient ici symbole et allégorie peut les toucher et favoriser le débat sur ces questions. .
Texte de présentation:
Quand on nait moitié taureau , moitié humain … ça fait tâche sur la photo de famille.
Faut il en perdre la tête ? ou suivre coûte que coûte cette histoire dans son labyrinthe ?
La raison du Minotaure est un seul en scène musical et rythmé qui visite tour à tour, le dedans et le dehors du mythe et de ses traces.
Si on se perd faut suivre le fil , faut suivre le fil …
Extrait :
Tout commence par mon slam :
« MAIS DE QUEL BOIS JE SUIS FAIT ?
JE POUSSE COMME TOUS LES FILS
J’IMPLORE LES FORÊTS POUR QUE MON ETRE S’ACCOMPLISSE
MAIS DE QUEL BOIS JE SUIS FAIT ?
JE POUSSE UN PEU FRAGILE
J’IMPLORE LES NUÉES
POUR QUE MON RÊVE SOIT MON EXIL »
Mythe du Minotaure
L’histoire se passe Crète, une ile au large de la Grèce.
Poséidon, le dieu de la mer a été contrarié par le roi Minos, souverain de cette île.
Pour se venger du roi Minos, Poseidon va jeter un sort à la femme de Minos, Pasiphaé pour qu’elle tombe amoureuse d’un Taureau. De cette relation contre nature va naitre un enfant, le Minotaure, étrange créature qui a une tête de taureau et un corps d’homme.
Minos est déshonoré et pour cacher le Minotaure, il fait construire un labyrinthe ou sera enfermé ce fils maudit.
Pour le nourrir, Minos fera régulièrement venir d’Athènes, cité avec laquelle il est en guerre, un groupe des jeunes gens (7 jeunes filles et 7 garçons) qui sera sacrifié au monstre.
C’est Thésée, un Héros Athéniens qui va vouloir mettre fin à cette malédiction.
Il promettra à Egée son père, le roi d’Athènes de tuer le Minotaure.
C’est à son arrivée sur l’ile de Crète avec le groupe de jeunes gens qu’ il rencontra la princesse Ariane, la fille de Minos.
Ariane tombe amoureuse de lui et lui propose de l’aide dans cette entreprise dangereuse.
Elle lui donnera une pelote de fil qu’il pourra accrocher et dérouler pour pouvoir retrouver le chemin du retour après son entrée dans le labyrinthe .
Grace à ce fil, Thésée pourra aller au coeur du labyrinthe pour affronter et peut être tuer le Minotaure.
« Les notions de différence et de quête d’identité étaient déjà apparus dans mes premières tentatives d’écriture solo. Dans le premier spectacle seul en scène que j’ai créé en 2009 « Un Type Tape », j’abordais déjà ces sujets, à travers le parcours d’un enfant autiste qui découvre la musique et le son pour communiquer avec les autres. Comment acceptons nous nos faiblesses, nos différences nos spécificités ? Comment arrivons nous à nous construire avec et contre l’autre ?A l’aune d’une société où l’importance de l’image et du groupe est considérable et vient altérer notre rapport à la réalité, il me semble que parler de cette figure du Minotaure peut raisonner pour différents publics. Je suis père de pré-ado (Fille de 12 ans et Garçon de 14 ans), et la période de l’adolescence évoque pour moi l’émergence des premières révoltes, de la construction identitaire et le rapport difficile à sa propre image. J’ai senti l’intérêt de rapprocher mon parcours de père et d’ancien adolescent à cette figure allégorique du Minotaure. Fort de mon expérience du labo et de l’envol, j’aimerai continuer mon travail d’écriture au plateau en confrontant plusieurs points de vue : le récit du Minotaure, la figure du héros (avec Thésée) et mon propre parcours d’adolescent.
Dans mon processus d’écriture, je m’efforcerai de mettre en lumière les antinomies qui jalonnent ce mythe pour alimenter la conception dramaturgique de mon récit : Entre besoin de liberté et besoin de reconnaissance. Entre questionnement intérieur (figure du labyrinthe) et pulsions primaire. Entre inné et acquis. Pour converger vers une question plus générale: Comment révéler et accepter notre vrai nature ? Il me semble important de pouvoir adresser ce type de proposition aux ados et prés ados (à partir du CM1) et de les interroger sur leurs droit à la différence. Utiliser le conte comme un ode à la créativité et l’émancipation. »
LA PLACE DE LA MUSIQUE :
« J’aimerai prendre un temps d’exploration de la musique sur plusieurs axes. J‘utiliserai sans doute des instruments sur certains passages du récit comme une seconde voix, un partenaire de jeu, une matière galvanisante pour travailler l’énergie. Un moyen de nommer l’indicible ou d’ouvrir de nouveaux espaces de liberté. J’aimerai pour cela m’ immerger dans deux types de musique : -la musique de transe (Gnawa, soufi) où le son et la répétition invite à se transcender. Et – le courant free Jazz (Ornette Coleman, Sunny Murray), musique de contestation pour jouer sur les différentes nuances de la révolte. Le son pourra aussi apparaître comme sous forme de matière sonore et sound design à certains moments, évoquant le monde utérin. Comme un passage vers la psyché, le sensoriel et l’inconscient. Pour cela j’aimerai éprouver un système d’amplification et de filtres assez simples , pour re-créer ces sons et perceptions de la période pré-natales. Est ce que le Minotaure entendait le son des batailles , de la colère de son père ou la voix caressante de sa mère ? Au niveau musical, plusieurs pistes de travail seront à éprouver : -L ‘utilisation d’un seul instrument : la batterie, pour son rapport à l énergie et ses possibilités scénographiques (elle peut se fragmenter, se démonter et créer des espaces changeant). A voir la pertinence d’une forme circulaire ou frontale. -Utiliser différentes couleurs instrumentales : looper, kalimba, accordéon, clarinette. Les choix sont encore à définir.